Retraites : la grève des éboueurs devient un enjeu politique à Paris

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Et si les poubelles s’entassant dans les rues devenaient le symbole de la contestation contre la réforme des retraites, plus que les gares vidées de leurs voyageurs ? La question des tonnes d’ordures ménagères laissées en plan dans plusieurs villes, à commencer par Paris, devient de plus en plus politique. A Paris, le mouvement a débuté le 6 mars et les éboueurs municipaux, qui s’occupent de plusieurs arrondissements, ont décidé d’une poursuite du mouvement jusqu’au 20 mars. Quelque 7600 tonnes de déchets s’amoncellent dans les rues.

La grève touche aussi les centres d’incinération. Spectaculaires, les images de rues encombrées de poubelles font le tour du monde et les gros titres de la presse internationale. A 500 jours de l’ouverture des Jeux Olympiques, elles donnent une image peu glamour de Paris.

Gérald Darmanin veut une réquisition

Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, soutient le mouvement de grève et a décidé de ne pas procéder à des réquisitions, une solution qu’elle avait pourtant retenue lors du mouvement social de 2016, quand les éboueurs municipaux s’étaient joints à la contestation contre la loi travail du gouvernement de Manuel Valls.

Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, lui met la pression et est même passé à la vitesse supérieure. Mardi en fin de journée, il a demandé à la mairie de réquisitionner. La Préfecture de police évoque le Code général des collectivités territoriales et estime que « la mairie détient la police de la salubrité sur la voie publique ».

La maire de Paris oppose une fin de non-recevoir, estimant « ne pas avoir le pouvoir de faire » les réquisitions. Anne Hidalgo conseille au gouvernement « de privilégier le dialogue plutôt que de passer en force », selon son entourage cité par l’AFP. La mairie et le gouvernement se renvoient la responsabilité des images désastreuses de la capitale, sur fond de grogne des habitants et commerçants, et de stupéfaction des touristes.

Clément Beaune et Olivia Grégoire montent au créneau

Il n’en fallait pas plus pour que les responsables de la majorité, notamment ceux qui ont des vues sur la Mairie de Paris en 2026 , comme Clément Beaune ou Olivia Grégoire, montent au créneau contre Anne Hidalgo. Ils l’accusent d’instrumentaliser le mouvement et de privilégier ses intérêts partisans à ses fonctions de maire de Paris.

« Quand il y a une grève dans une ville, il y a une question de santé publique et de salubrité publique. Ce n’est pas la grève des éboueurs qui me pose problème, c’est Anne Hidalgo qui fait grève elle-même, elle ne fait rien », a déclaré sur France 2 Clément Beaune, ministre des Transports et élu de Paris.

Olivia Grégoire n’est pas en reste. « Que la maire de Paris ait ses opinions politiques, très bien. Qu’elle soutienne les éboueurs qui font grève, très bien. Qu’elle confonde, en revanche, son opinion politique avec des questions de salubrité publique, ça n’est pas acceptable », a-t-elle dénoncé sur RMC.

Dans ce qui ressemble aussi à une guerre de communication, l’essentiel est de ne pas apparaître comme le responsable des gênes causées aux Parisiens. « La responsabilité politique incombe à la maire de Paris. Elle a expliqué qu’elle soutenait le mouvement, donc ça veut dire qu’elle l’assume au nom de la commune de Paris, et qu’elle impose aux Parisiennes et aux Parisiens les conséquences de cela », a estimé Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, à la sortie du Conseil des ministres.

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