En avril 2019, l’attaque du Moonlight, un bar à chicha dans le centre-ville de Nantes, par plusieurs personnes armées avait fait un mort et six blessés. HJBC / stock.adobe.com

Le prévenu, l’un des suspects dans la fusillade qui avait coûté la vie à un homme de 24 ans et blessés six personnes en avril 2019 dans un établissement du centre-ville de Nantes, a reconnu les faits. Il devra effectuer sa peine sous bracelet électronique.

Le Figaro Nantes

L’enquête sur la fusillade du Moonlight, un bar à chicha du centre-ville de Nantes, en avril 2019, n’est pas des plus simples à mener pour la juge d’instruction en charge du dossier. Insultée et menacée lors de plusieurs auditions par des hommes considérés comme des membres du grand banditisme de Nantes, elle avait demandé à sa hiérarchie une protection policière. Elle ne l’avait pas obtenu même si des aménagements spécifiques avaient été pris.

C’est au sujet de ces menaces que le tribunal de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) s’est prononcé mardi 13 décembre puisque la magistrate de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes avait porté plainte. L’un des hommes suspectés d’être impliqué dans la fusillade qui avait coûté la vie à un serveur de 24 ans a ainsi été condamné à dix mois de prison, rapportent nos confrères de Ouest-France. Il devra effectuer sa peine sous bracelet électronique.

Il tente de minimiser ses propos

Auprès du juge, le prévenu a reconnu les menaces proférées envers la juge d’instruction mais a tenté de les minimiser. Il a expliqué être en colère contre la magistrate en raison de son incarcération depuis trois ans pour des faits dont il réfute sa participation. « On voulait me mettre une histoire de meurtre sur le dos. Et la juge n’a rien voulu entendre. J’ai fait des recherches sur cette juge. Elle est connue pour faire craquer les gens », a-t-il déclaré lors de l’audience.

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La fusillade au Moonlight s’était déroulée dans la nuit du 22 au 23 avril 2019. Plusieurs personnes cagoulées avaient fait irruption dans ce bar à chicha de la rue du Maréchal-Joffre, armes automatiques à la main. Un événement consécutif à de précédents règlements de compte en série. La veille de ce drame, une expédition punitive nocturne mêlant voiture et scooters avait fait quatre blessés à la descente d’un tramway, sur une place du nord-ouest de la ville, dans le quartier de Bellevue. Ce jour-là, quelques heures plus tôt, un adolescent avait été touché aux fesses en plein jour par des tirs, à deux kilomètres de là, aux Dervallières.

Libération pour vice de procédure

L’affaire du Moonlight a été marquée par la libération conditionnelle de l’un des principaux suspects en février 2022. Une décision qui faisait suite à un vice de procédure de la cour d’appel de Rennes qui avait oublié de répondre dans le délai imparti de 20 jours à sa demande de remise en liberté.

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Soumis à un contrôle judiciaire strict et à l’obligation du port d’un bracelet électronique en attendant son probable procès, l’homme s’en est affranchi. Il s’est débarrassé de son appareil et reste introuvable depuis le 9 octobre.